Troisième et dernier billet sur l'Inde
Me voici enfin à Vellore (pour ceux qui découvrent mon blog vaut mieux aller dans la rubrique Inde pour voir les précédents billets ;). Petite ville très jolie... Je serai à 5km de cette petite ville, comme on dirait chez nous "à la campagne".
C'est enfin là que je pourrai me poser définitivement. Je suis accueillie dans une petite communauté où vivent deux pères et une soeur : Sneha Deepam (Prononcé Snegha dibum), ce qui veut dire "Lumière d'amour". C'est eux qui gèrent cette communauté ouverte à toutes religions confondues ou bien même à ceux qui sont athés. Pas de questions, juste un joli sourire pour t'accueillir. Cette petite communauté porte bien le nom de Lumière d'amour ou plutôt Sneha Deepam.
Ici au milieu de toutes ces montagnes et ces collines qui nous entourent, je peux toucher du bout des doigts cette paix que je cherchais. Le jardin est au milieu de la maison. Et poules, canards, dindons et lapins se promènent entre vos jambes pendant la lecture du journal.
Il y a aussi les trois filles qui s'occupent de gérer la maison et trois autres qui sont là car elles veulent s'investir dans cette communauté.
Bien sûr, mon entrée dans cette communauté aura fait beaucoup de rires, de curiosité parmi ces filles qui ont entre 14 et 29 ans. Elles m'ont tout de suite adoptée comme l'une d'entre elles mais comment communiquer quand elles parlent seulement le tamil et moi pas. Qu'à cela ne tienne, heureuse enfin de pouvoir utiliser le peu de tamil que je connaissais, j'en apprenais chaque jour un peu plus. J'ai tout de suite eu le surnom de "Akka" (grande soeur) pour les 5 autres plus jeunes que moi et j'étais thangatchi (petite soeur) pour celle de 29 ans, Rami. Chaque jour, je restais auprès des filles qui cuisinaient les autres ayant un enseignement sur la communauté. Et quand je bossais mon tamil dans ma chambre, j'avais toujours le rire d'un des pères, Xavier (prononcé Xeviar), son rire est exceptionnel, il vient du fond du coeur et n'appartient bien qu'à lui, il vous réchauffe en moins de deux. L'autre père, Johny, a un sourire extraordinaire et il est surtout farceur.
Du coup, l'humeur de cette petite communauté était au beau fixe.
C'est dans cette communauté que j'ai découvert la magie de la cuisine indienne et malgré que je découvrais les secrets petit à petit, cela restait magique mais je vous laisse admirer par vous-même
Il y a eu aussi mon premier lavage de linge à la main avec leur savon bleu spécial pour le linge et en fait, je me suis vite retrouvée bien plus trempée que le linge que je lavais. Les filles ont beaucoup ri et moi aussi d'ailleurs.
C'est vrai qu'en y repensant, je devais être une vraie calamité :) Du coup, elle me prenait mon linge avec le leur et moi, j'étendais les vêtements (enfin une chose que je pouvais faire). Il faut savoir qu'en Inde, il tape les sarees ou les sudidhars contre la pierre pour enlever la saleté et ils ont la technique !! Parfois même c'est la pierre qui cède alors... j'avais des excuses de ne pas laver correctement mon linge à leurs yeux.
Regardez derrière Shanti qui s'apprête à taper le saree
Et puis, il y a eu cette nuit où j'ai eu la peur de ma vie. Pour un moment, je me suis crue dans Tintin et les sept boules de cristal lors de l'orage. Il y avait cette nuit un gros orage, et puis soudainement la foudre est tombée. Et en Inde, elle tombe horizontalement et pas verticalement et deux éclairs se sont croisés dans ma chambre formant une boule de feu, impressionnant mais splendide !!!
Que je vous explique au-dessus des portes et des fenêtres généralement il y a des trous faisant la largeur de la porte ou de la fenêtre sur une longueur de 10cm. Ces trous sont bouchés par des moustiquaires pour éviter que les moustiques ne rentrent mais l'air peut circuler et justement ma fenêtre était positionnée juste en face de la porte. C'est comme çà que la foudre a frappé, heureusement que j'étais allongée où sinon, je ne serai pas vivante.
Enfin la nature nous offre bien des merveilles pour se faire pardonner... Le matin, j'ai eu droit à un joli levé de soleil tout en rose et bleu avec les silhouettes des cocotiers :)
En septembre, après que plusieurs gros nuages soient passés enfin les premières gouttes sont venues puis les averses et nous étions tous dehors pour apprécier cette pluie si fraîche, cela faisait 4 mois que je n'avais pas vu la pluie (voilà le comble d'une Normande) et c'était agréable d'être en dessous et ceux ne sont pas nos averses à nous ;) En peu de temps on ne voyait plus la route, l'eau avait atteint nos chevilles... Impressionnant !!
Du coup, la pluie entraînant la fraîcheur. Des insectes ont fait leur apparition dans le couloir... un scorpion est apparu bien menaçant avec son dard dressé. Euh et on fait quoi en tongues pour l'écraser ??? Heureusement Rani s'est empressée de prendre le balai (le balai en Inde est un tas de grandes brindilles que l'on assemble grâce à de la corde) pour le tuer. Cette soirée là, on n'était pas fière !!
Enfin avant que je ne reparte pour la France, il y avait une grande rencontre (environ 200 personnes) durant 3 jours. Beaucoup de boulot en perspective car il fallait que nos hôtes se sentent bien.
En Inde qui dit rencontre, dit danse alors encore une fois que de plaisir que de regarder ces danseuses grâcieuses....
Et la date fatidique arriva. Partir sans savoir quand, à nouveau je reverrai ce pays...
Il est vrai que parfois un parfum, un bruit, une odeur m'emène loin et je sais que je vis au rythme de ce pays. Je vous conseille à tous si vous en avez l'occasion d'aller au moins une fois, voir ce merveilleux pays.